Le milieu international Kevin Grosskreutz du Borussia (22 ans, 3 sélections) avait promis de se mettre la boule à zéro pour célébrer le titre de champion d'Allemagne. Il tenait à manifester son attachement à un club dont il a toujours été un fervent supporter. Dans la folie générale d'une fin d'après-midi jaune et noir, le Brésilien Felipe Santana s'est donc procuré une petite tondeuse de coiffeur... qui est tombée en panne avant d'être venue à bout de la tignasse de l'une des révélations de l'année. La victoire du Borussia (2-0), conjuguée à la défaite de leverkusen (0-2) à Cologne, avait déclenché une immense onde de bonheur collectif. Avec huit points d'avance à deux journées de la fin du Championnat, Dort-mund a été sacré champion d'Allemagne pour la septième fois de son histoire (après 1956, 1957, 1963, 1995,1996 et 2002). Dans un stade à guichets fermés pour la douzième fois de la saison, joueurs et spectateurs ont alors longuement partagé une joie communicative. Il était 18 h 25 lorsque la fête improvisée a pris fin, avant de s'étirer bruyamment vers les rues du centre-ville, où cent mille personnes ont trinqué jusqu'au bout de la nuit. « C'est la plus belle performance de l'histoire du club, aussi loin que je puisse me souvenir », s'est exclamé Michael Zorc.
L'hommage du manager sportif du Borussia, vainqueur de la Ligue des champions en 1997 (3-1 face à la Juventus Turin), n'est pas anodin. En mars 2005, le club était au bord de la faillite après avoir vendu son propre stade puis cumulé un déficit de plus de 150 M€. Pour ne pas replonger dans la crise financière, le BvB a rompu avec les extravagances des années 1990 et, depuis cinq ans, n'a plus déboursé plus de 5 M€ pour un transfert. Arrivé à l'été 2008, Jûrgen Klopp en est convaincu ; la réussite de son équipe est un défi aux lois du football-business: « Ce succès est celui d'un groupe jeune et très réceptif, qui a battu en brèche l'idée selon laquelle il faut de l'argent et des stars pour avoir du succès ». La part du budget du club consacrée aux salaires (34,5 M€) est ainsi la neuvième de la Bundesliga. Et la moyenne d'âge de l'équipe qui s'est imposée à Munich (3-1, le 26 février) était de moins de vingt-trois ans. Klopp, qui se définif comme un ii accompagnateur de joueurs portés par le désir de fonctionner ensemble et dans le respect de l'autre », revendique ce pari sur « des joueurs qui ont du talent mais aussi assez de caractère pour avoir envie de progresser ».
Derrière ces mots, le Borussia a su mettre des statistiques éloquentes : 22 victoires en 32 journées, meilleure attaque (64 buts) et meilleure défense (19 buts) de Bundesliga. Dans un 4-2-3-1 où le pressing est l'affaire de tous, Dortmund a tout bousculé sur son passage, prenant la tête du Championnat dès la huitième journée. « Mais il n'est pas question de changer notre stratégie, a prévenu Zorc. Nous allons essayer d'améliorer l'équipe mais nous n'allons pas tout bouleverser. » Le budget global va être porté de 100 à 150 M€. Les contrats des multiples trouvailles de Klopp (Gôtze, Bender, Subotic, Grosskreutz, Hummels) ou des joueurs clés (comme le gardien Weindenfeller, 30 ans) ont été renouvelés très tôt dans la saison. Seul le cas du milieu Nuri Sahin (22 ans, sous contrat jusqu'en 2013) reste en suspens. Une clause libératoire lui permet de quitter le club moyennant une somme évaluée à 8 M€ en cas d'offre venue de l'étranger. « Mais nous allons discuter avec lui », affirme Zorc. Après l'Allemagne, Dortmund a maintenant l'intention de se faire mousser en Europe.
Fidèle à ses principes, le Borussia Dortmund s'est peu renforcé pour la saison 2011 2012. Pour compenser le départ de Nuri Sahin au Real Madrid, le BVB a enrôlé le milieu relayeur Ilkay Gùndogan, venu de Nuremberg pour 4 M€. Et, afin de vivifier la concurrence dans l'entrejeu, l'entraîneur Jiirgen Klopp s'est attaché les services du Croate et ex-Sochalien Ivan Perisic, venu du FC Bruges pour 5,5 M€, soit le transfert le plus onéreux depuis neuf ans. « Nous sommes encore plus forts que la saison passée, estime Klopp, car notre effectif est plus riche et la concurrence plus forte. » Pas sûr toutefois que les Schwarz-Gelb dominent avec autant d'aisance cette nouvelle édition de la Bundesliga, d'autant qu'ils vont disputer la prochaine Ligue des champions, coûteuse en énergie.
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Cover Scan
Tout s'est décidé un soir de déprime de mai 2005, entre cinq membres de The Unity, le seul groupe ultra crédible de la tribune sud du Signal Iduna Park (ex-Westfalenstadion), la plus grande tribune debout de toute l'Europe. La saison 2004-2005 vivait son crépuscule. Le Borussia croulait sous les dettes (118 M€). La faillite était annoncée et la relégation administrative en D3 amateurs promise au BVB. Daniel Larcher, le leader de The Unity, raconte : « Nous avions décidé de protester contre la mort du club en fabriquant en secret 4 000 banderoles jaunes. On avait acheté 4 km de tissu pour ça. » Ils sont donc cinq à phosphorer sur ce tifo de la dernière chance. Émerge alors entre deux « Pils » le nom de « Gelbe Wand » (le Mur jaune)... Aussitôt, une banderole rebaptisant ainsi la tribune sud est peinte et accrochée sur cent mètres de longueur, sous le toit, juste au-dessus des 24 454 places debout. Le samedi 21 mai 2005, pour le dernier match de la saison, le Borussia Dortmund reçoit le Hansa Rostock. Près de 4 000 oriflammes recouvrent toute la surface de la tribune. Le Mur jaune est né. Au siège du BVB, à portée de chant du Signal Iduna Park, Jens Volke reçoit dans un bureau qui sent bon la fibre supporter. Volke, 38 ans, est l'ancien leader de The Unity, en charge depuis trois ans des relations supporters-club. Très vite, le discours académique s'encanaille et Volke laisse avec plaisir filtrer sa fibre « Gelbe Wand » : il est aussitôt question des chœurs. Et du You'll Never Walk Alone entonné systématiquement depuis le début des années 90 par les fans de la tribune sud. Sept minutes avant le coup d'envoi. « Je n'aime pas ça. Ce chant appartient à Anfield et au Celtic Park. Je ne le chantais jamais et aucun ultra ne le reprend. » Si les ultras font silence, ils ne pèsent guère face à la masse des convertis au You'll Never Walk Alone du Mur jaune. Trois groupes en fait se partagent les secteurs 12 et 13. The Unity, l'historique, revendiquant 800 membres ; Jubos (Juvéniles), avec sa centaine de post-adolescents ; et enfin les 80 dissidents baptisés Desperados, honnis par tout le reste de la tribune. Samedi dernier, alors que le Borussia s'apprêtait à célébrer son titre de champion, ce sont eux qui ont allumé des fumigènes au pied du « Gelbe Wand » - une hérésie en Allemagne - eux aussi qui ont escaladé les grilles pour suivre les dernières minutes du match, accrochés aux barreaux sous les huées du Mur jaune hurlant : « Descendez ! Descendez ! » Car si le kop du Borussia est le plus grand d'Europe, il est aussi très sage et pacifique. Les mouvements de foule y sont plus impressionnants que dangereux. Depuis l'inauguration de la tribune sud, agrandie en 1999, un seul accident grave a été enregistré, en ZOOS. Il fut fatal au supporter imbibé qui s'est fracassé la tête tout seul dans un escalier d'évacuation.
Certes, les secteurs 12 et 13, au cœur du Mur jaune, sont les plus chargés de testostérone, mais l'immense majorité des abonnés (qui payent 187 € par saison) appartient à des clubs de supporters des quartiers, où il est de tradition de se transmettre les cartes de membre de père en fils. Bien que consanguin, le Mur jaune reste très accueillant. Le nouveau y est immédiatement repéré, parce qu'il est de tradition ici de se placer au même endroit d'un match à l'autre. À lui de lier connaissance. De chanter avec la foule. De tenir par les épaules ses voisins directs et de cadencer. Et, comme samedi dernier, de rester près de deux heures après le coup de sifflet final à célébrer le premier titre de champion d'Allemagne depuis 2002 du Borussia en chantant à tue-tête « Heja BVB ! ». « Heja » pour « Allez » en suédois... Souvenir rapporté de la Coupe du monde 1958 par un fan du BVB bluffé de voir les 50 000 supporters suédois harangués au mégaphone en demi-finales face à la RFA à coups de « Heja ! Heja ! » Oui, l'ambiance dans ce Mur jaune est plutôt bon enfant. Trop peut-être aux yeux de Daniel Larcher : « Cette année, c'est assez décevant, explique-t-il, les fans sont devenus exigeants. Ils attendent le premier but pour s'enflammer... » Samedi dernier, il aura fallu attendre une grosse demi-heure pour voir Lucas Barrios marquer face au FC Nuremberg et délivrer le kop. Vivre un but au cœur du secteur 12, c'est prendre une grappe de costauds sur le râble et de finir le cul par terre, quatre marches plus bas, avec en prime une pinte de bière sur la tête. Juste parce que, parfois, le bonheur déborde..
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