First and second Leg
April 1979
Forest-Cologne, c'est le choc des titans ; l'assurance à peu près certaine, pour le vainqueur, d'inscrire son nom au palmarès de cette Coupe d'Europe tant convoitée ; l'affrontement de deux équipes orgueilleuses, dominatrices et sûres d'elles-mêmes ; le duel tactique de deux techniciens très supérieurs, Brian Clough et Hennés Weisweiler. Le courant ne passe pas très bien entre les deux hommes. Certains prétendent que leurs opinions politiques divergent trop pour que leur passion commune pour le football les réunisse. Brian est socialiste militant. Hennés affiche ouvertement son penchant pour la droite, et il a le tort de tout mélanger. N'a-t-il pas dit, à la grande fureur de l'autre : « Tout comme Clough, je ne crois pas aux entraîneurs démocrates. »
C'est vrai que Clough est un chef à la main de fer. Mais jamais un de ses hommes ne l'a pris en flagrant délit d'injustice ou d'incompétence. Clough ne se trompe jamais. Il aime ses joueurs et dit parfois, dans une boutade : « Je veux voir quatorze Rolls-Royce sur le parking du stade : une pour chacun des joueurs, une pour Peter Taylor, et une pour moi. » Ses joueurs lui rendent bien cette affection, et McGovern, qui a suivi Clough dans toutes ses pérégrinations, affirme qu'aucun d'eux ne refuserait de « traverser un mur en courant si Brian le leur demandait ». Weisweiler n'inspire pas le même attachement, sauf à quelques-uns. C'est un professionnel admirable mais qui perd parfois son sang-froid. Son goût pour le football collectif, l'abnégation et la disponibilité, le rend curieusement allergique aux grands champions. On l'a vu entrer en conflit sanglant avec Netzer à Moenchengladbach, avec Cruyff à Barcelone, et avec Overath à Cologne. Le premier a dû s'exiler, le second a eu la peau du maître, et le troisième a pris sa retraite un ou deux ans plus tôt que prévu. Ce n'est pas à mettre au crédit de W.W. Les deux équipes de Cologne et Nottingham ne sont pas sur la même orbite au moment de se rencontrer. La première est à onze points de Kaiserslautern en championnat, elle marque peu de buts et elle est éliminée de la Coupe d'Allemagne. La seconde vient d'établir un record d'invincibilité (42 matches d'affilée sans défaite), de gagner la Coupe de la League anglaise, et elle talonne Liverpool en championnat.
C'est vrai que Clough est un chef à la main de fer. Mais jamais un de ses hommes ne l'a pris en flagrant délit d'injustice ou d'incompétence. Clough ne se trompe jamais. Il aime ses joueurs et dit parfois, dans une boutade : « Je veux voir quatorze Rolls-Royce sur le parking du stade : une pour chacun des joueurs, une pour Peter Taylor, et une pour moi. » Ses joueurs lui rendent bien cette affection, et McGovern, qui a suivi Clough dans toutes ses pérégrinations, affirme qu'aucun d'eux ne refuserait de « traverser un mur en courant si Brian le leur demandait ». Weisweiler n'inspire pas le même attachement, sauf à quelques-uns. C'est un professionnel admirable mais qui perd parfois son sang-froid. Son goût pour le football collectif, l'abnégation et la disponibilité, le rend curieusement allergique aux grands champions. On l'a vu entrer en conflit sanglant avec Netzer à Moenchengladbach, avec Cruyff à Barcelone, et avec Overath à Cologne. Le premier a dû s'exiler, le second a eu la peau du maître, et le troisième a pris sa retraite un ou deux ans plus tôt que prévu. Ce n'est pas à mettre au crédit de W.W. Les deux équipes de Cologne et Nottingham ne sont pas sur la même orbite au moment de se rencontrer. La première est à onze points de Kaiserslautern en championnat, elle marque peu de buts et elle est éliminée de la Coupe d'Allemagne. La seconde vient d'établir un record d'invincibilité (42 matches d'affilée sans défaite), de gagner la Coupe de la League anglaise, et elle talonne Liverpool en championnat.
First Leg
Forest Ground
11 April 1979
42 000 Attendance.
Referee M. Garrido (Portugal).
Referee M. Garrido (Portugal).
Goals : Birtles (28*), Bowyer (53"), Robertson (63*) Van Gool (6e), Mùller (19'), Okudera (81')
Nottingham Forest : Shilton - Barrett, Needham, Lloyd, Bowyer - McGovern, O'Neill, Gemmill puis Clark (42*) -Birtles, Woodcock, Robertson.
F.C. Cologne : Schumacher - Konopka, Gerber, Schuster, Prestin - Cullmann, Zimmormann, Neumann, Glowacz puis Okudera (8T) - Van Gool, Mùller.
Les deux ont des problèmes. Cologne doit se priver des services de son capitaine Heinz Flohe, lourd handicap à ce niveau-là. Nottingham ne peut compter ni sur Kenny Burns (pas encore remis d'une opération au genou), ni sur Viv Anderson (suspendu par l'U.E.F.A. après deux avertissements). Clough a donc déplacé Barrett de Tanière-gauche à l'arrière-droit, confié le numéro 3 à Bowyer et reconstitué un tandem central Needham-Lloyd dont la particularité est d'approcher les 170 kilos sur la bascule.
Face à ces deux tanks alourdis par leur blindage et leurs canons anti-aériens, un petit bonhomme va bien s'amuser. Il s'appelle Van Gool et il est Belge. Après avoir empoisonné l'existence de l'équipe de France, quelques années auparavant, cet attaquant aux dribbles rasants a découvert en Bundesliga un football propre à son épanouissement. À 29 ans ou presque (il est né un 1er juin), cet ancien Anversois et Brugeois a toujours le mollet vif. Les cheveux qu'il perd sur les tempes, il les laisse pousser sur la nuque, sans que cela n'apporte rien à son élégance. Facétieux dans la vie comme dans son jeu, il raconte volontiers la recette de la fondue belge : « Vous faites une grande bassine de purée de patates, vous invitez des amis, et vous trempez des frites dedans. »
Est-ce parce que Roger Van Gool a raconté cette histoire à Needham et Lloyd, et que ceux-ci se tordent comme des bossus, que la route du but anglais s'ouvre devant le Belge ? On ne sait. Toujours est-il qu'à la suite d'une montée de Neumann sur l'aile gauche, Van Gool a devancé la sortie de Shilton et percuté la balle sur un poteau, cette balle ayant le bon coup de rentrer. On est à la 6e minute de jeu et, cinquante secondes plus tôt, un « une-deux » entre Van Gool et Dieter Muller a déjà permis à l'avant-centre allemand de croiser un tir à peine mal cadré. Menée 1-0, l'équipe de Nottingham Forest place des accélérations rageuses par son tandem Woodcock-Birtles. Elle accentue sa pression et, à la 18e minute, Needham catapulte le ballon, de la tête, sur la barre transversale. Forest n'a pas de chance. Il en a d'autant moins que, deux minutes plus tard, Van Gool oublie une nouvelle fois Needham dans la plaine, parcourt cinquante mètres en « tricotant des gambettes » et offre, véritable leçon de lucidité, le ballon du deuxième but à Cologne.
Est-ce parce que Roger Van Gool a raconté cette histoire à Needham et Lloyd, et que ceux-ci se tordent comme des bossus, que la route du but anglais s'ouvre devant le Belge ? On ne sait. Toujours est-il qu'à la suite d'une montée de Neumann sur l'aile gauche, Van Gool a devancé la sortie de Shilton et percuté la balle sur un poteau, cette balle ayant le bon coup de rentrer. On est à la 6e minute de jeu et, cinquante secondes plus tôt, un « une-deux » entre Van Gool et Dieter Muller a déjà permis à l'avant-centre allemand de croiser un tir à peine mal cadré. Menée 1-0, l'équipe de Nottingham Forest place des accélérations rageuses par son tandem Woodcock-Birtles. Elle accentue sa pression et, à la 18e minute, Needham catapulte le ballon, de la tête, sur la barre transversale. Forest n'a pas de chance. Il en a d'autant moins que, deux minutes plus tard, Van Gool oublie une nouvelle fois Needham dans la plaine, parcourt cinquante mètres en « tricotant des gambettes » et offre, véritable leçon de lucidité, le ballon du deuxième but à Cologne.
C'est la stupéfaction au City Ground. Cologne est en train de faire une démonstration éblouissante du jeu de contre, en y mettant de la couleur et du panache. Konopka, Zimmermann, les deux arrières latéraux, Neumannle demi, sortentcomme des obus de leurs dix-huit mètres et s'en vont participer constamment au j eu offensif de leur équipe. La balle, sollicitée, frappée, caressée, court aux quatre coins du terrain sans ralentissement ni maladresse. Une autre équipe que Forest serait battue d'avance malgré le soutien de 42 000 spectateurs. A la 22e minute, par Bowyer, elle a encore tiré sur la barre. Tout est ligué contre elle, y compris l'affreux terrain boueux qui imprime au ballon des hoquets de poivrot. Mais il faudrait plus qu'un tremblement de terre pour enlever à Forest sa confiance et son obstination. À la 27e minute, sur un corner, Birtles, embusqué aux six mètres, dévie prestement le ballon dans les filets de Schumacher. Le spectacle est éblouissant et les Français, privés de la retransmission télévisée par un veto de la Fédération française de football, ne savent pas encore qu'ils manquent le plus beau, le plus prenant des matches de l'année. Car Cologne ne ralentit pas non plus la cadence, et son duo Dieter Muller-Van Gool sème la panique à chacune de ses interventions. Juste avant la mi-temps (42e), le Belge s'enfuit une nouvelle fois, crochète, attire Shilton à lui et expédie le ballon... au ras d'un poteau. Gemmill, revenu en catastrophe pour tenter de sauver les meubles, se blesse aux adducteurs sur cette action et doit être remplacé par Clark.
Forest met alors en place son dispositif de pressing, comme il l'avait fait contre Grasshopper. Clark joue arrière-gauche, et Bowyer au milieu du terrain. Tous les ballons sont agressés par les diables rouges tandis que la défense allemande cherche un ballon d'oxygène. À la 53e minute, Bowyer avancé tire de quinze mètres et égalise à 2-2. Dix minutes plus tard, c'est au tour de Robertson de placer une tête irrésistible et de porter le score à 3-2. Quelle remontée pour Forest, et quel spectacle ! Les deux équipes, crottées, fatiguées, éprouvent le besoin de souffler un peu. Mais cela ne dure pas. Le combat reprend, hallucinant, chaque joueur allant au bout de son courage et de ses forces. À la 80e minute, Weisweiler décide de faire rentrer, à la place de Glowacz, son Japonais Yasuhiko Okudera, Celui-ci a été la révélation de la saison précédente et il a contribué, par un but magnifique, à la conquête du titre de champion par Cologne. C'est un bel athlète de 1,76 m et 70 kilos, 42 fois international dans son pays, qui jouait au F.C. Furukawa de Tokyo. Il va vite, il frappe fort, et il est le premier Japonais à jouer une Coupe d'Europe. Une minute après son entrée, Okudera récupère une passe de Roger-la-frite (Van Gool) et canonne des vingt-mètres. Peter Shilton est sur la trajectoire mais, inexplicablement, il laisse filer l'objet de tous les maux de Forest. 3-3 au tableau d'affichage et rude soirée pour la Reine. Au coup de sifflet final, les joueurs allemands tombent dans les bras les uns des autres. Ils vont saluer leurs supporters tandis que Weisweiler essuyé ses lunettes d'émotion. Pour la majorité des gens, Cologne a déjà un pied en finale. « 3-3 : damit ist Kôln fast schon im Endspiel » titre l'hebdomadaire « Kicker» (3-3 : avec ça, Cologne est déjà en finale). Peter Shilton lui, bat sa coulpe : « Je suis responsable de deux buts » « Ça, c'est certain » lance Clough en écho.
Resume 25 Mnts
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Second Leg
Forest Ground
25 April 1979
62 000 Attendance.
Referee M. Rainea (Roumania).
Referee M. Rainea (Roumania).
Goal: Bowyer (65e) forNottingham Forest.
F.C. Cologne : Schumacher - Konop-ka, Cullmann, Strack, Prestin -Schuster, Glowacz puis Okudera (70e), Neumann, Zimmermann - M ùl1er puis Flohe (40e), VanGooi.
Nottingham Forest : Shilton - An-derson.Burns, Lloyd, Clark-McGovern, O'Neill. Bowyer - Birtles, Woodcock, Robertson.
Nottingham Forest est dans une position difficile pour le match retour, un match nul autre que 44 ou 5-5 étant insuffisant pour le qualifier. Il lui faut gagner, et la performance paraît délicate. Clough a beaucoup réfléchi sur les erreurs tactiques commises par Forest à Nottingham, et notamment sur l'absence de « sweeper » (libero) aggravée par la lourdeur et le manque de complémentarité de Needham-Llyod. Heureusement, il retrouve à la fois Anderson et Burns avant d'aller à Cologne, de quoi voyager. Et puis, il décide de bombarder la défense colognoise de balles aériennes. Il a remarqué une faiblesse allemande dans ce secteur, faiblesse démontrée par une lourde défaite (1-5) devant le Bayern, quatre jours avant le nouvel affrontement Cologne-Forest. Forest n'enverra pas n'importe quels centres, mais des centres lents, lobés, des centres qui « pendent dans l'air ».
Weisweiler n'est pas à l'aise, comme s'il sentait le contrôle de la situation lui échapper. Flohe, en voie de guérison, n'est pas tout à fait apte à rentrer. Van Gool sort d'une grippe. Gerber est blessé. Et Clough déclare à tous les vents : « Je ne voudrais pas être dans la peau de Weisweiler, car il a tout à perdre dans ce match. » Weisweiler le sait bien, qui manifeste beaucoup de nervosité, et inquiète ses propres dirigeants. Le début de ce match-retour est très équilibré. Cologne, avec sa défense remaniée - Cullmann en couvreur, Strack en stoppeur et Schuster en milieu défensif -ne prend pas de risques mais attaque tout de même, un coup de tête de Neumann (8e minute) manquant d'aboutir. Van Gool fait des misères à Anderson et, sur l'un de ses centres (20e), Dicter Muller manque la reprise de peu. Trois minutes plus tard, Shilton doit sortir au devant du numéro 9 allemand pour l'obliger à croiser trop son tir.
Dieter Muller est intenable. On sent qu'il détient dans ses pieds, dans ses jaillissements, dans sa volonté, la clé de la victoire pour Cologne. À la 32e minute, il perce une nouvelle fois la défense anglaise, côté droit, mais le ballon allant trop vite, il tente de le talonner pour un partenaire. Malheureusement pour les Allemands, il se blesse à la cuisse sur cette action et doit abandonner le champ de jeu. Flohe entre à sa place, mais plus rien ne va être pareil pour Cologne, Weisweiler commettant une lourde erreur tactique à la mi-temps. L'entraîneur allemand demande, en effet, à Cullmann et Schuster de permuter, et à Van Gool de passer au poste d'avant-centre. Les Anglais eux, n'ont rien changé à leur manière de jouer. Ils alternent les échanges de passe ultra-rapides, à ras de terre, Woodcock et Birtles faisant une démonstration d'adresse dans ce domaine ; et le pilonnage aérien qui fait se ronger les ongles à Weisweiler. A la 65e minute, sur un nouveau corner concédé par les Allemands et tiré par Ro-bertson, Llyod, placé au premier poteau, prolonge le ballon en arrière, et un peu en retrait. Bowyer, d'une vigoureuse frappe de la tête, devance son ami Burns et bat Schumacher sans rémission. C'est le grand soir de lan Bowyer, un ancien buteur de Manchester City et d'Orient (un club londonien) que Clough a fait reculer de un, et parfois de deux crans...
Codec Xvid, AviResume 50Mnts
460mo
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Link Official Site Nottingham
Caps Second Leg
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