Dans ce 85e championnat d'Italie qui s'annonce donc plus ouvert, l'évolution du jeu de certains ne se concrétisera pas forcément par une révolution dans les résultats. Ainsi, Naples qui a remporté son premier « Scudetto » en 87 ne peut échapper à la liste des favoris à sa propre succession. On attend impatiemment de voir à l'œuvre le tandem Maradona-Careca (ce dernier, blessé, ne put jouer les premières rencontres). Difficile aussi d'éliminer la Juve. Certes, son jeu s'est considérablement dégradé depuis un an, avec Marchesi. Certes, la Juve a perdu Platini. Mais les talents de buteur du Gallois lan Rush et le retour en forme espéré de Laudrup pourrait masquer les lacunes d'un football manquant désormais singulièrement d'imagination. Difficile encore d'écarter l'inter. Aux Zenga, Bergomi ou Altobelli son venus s'ajouter Serena et surtout l'excellent Scifo. Qui réalise ainsi son rêve : jouer au pays de ses origines, après être devenu Belge. Vicenzo et son jeu subtil ne peuvent que s'imposer dans un pays où les créateurs ne sont pas légion depuis qu'Anto-gnoni a quitté la série A. Mais rien ne dit que l'inter réussira pour autant : difficile de concilier le calcul et l'enthousiasme offensif. Le Milan A.C. paraît armé d'atouts plus sûrs : le buteur van Basten, le créatif Gullit, la volonté permanente d'attaquer. Et l'espoir Donadoni, qui devrait s'entendre à merveille avec Gullit, parler le même langage de technique et de jeu constructif. La Roma, elle, a donc retrouvé Liedholm, son entraîneur-fétiche. L'arrivée de Voller a renvoyé Pruzzo sur le banc de touche. Peut-être un peu trop tôt. Car cet avant-centre intelligent et efficace pourrait être un complément idéal de Voiler près du but adverse. Conti et Boniek restent ses autres atouts de choix.
La Fiorentina d'Eriksson a également de l'allure. Diaz mène l'attaque avec brio, Onorati conduit le jeu intelligemment et Hysen est arrivé pour organiser le système défensif. Eriksson, qui l'a connu à Gôteborg, où la ligne est à l'honneur, savait qu'il trouverait en lui le joueur adéquat pour mener la manœuvre d'alignement, de recul, de remontée du terrain. Vérone continue de faire confiance à Elkjaer et à Berthold. Avec Di Gennaro dans le rôle de meneur. Du nouveau, en revanche, à Torino. Polster, l'Autrichien de l'Austria de Vienne, est arrivé en Italie précédé d'une réputation de joueur à l'ancienne ». Moyennant quoi, il a bâillonné les critiques d'un superbe hat-trick lors de la seconde journée, contre la Sampdoria. Laquelle, avec Briegel, Cerezo, et Boskov aux commandes hésite sur la marche ,à suivre : prudence ou audace ? A Côme, l'arrivée de Claudio Borghi prêté par Milan, fut le seul événement de l'inter saison. Le jeune Argentin d'Argentinos Junior (écarté lui aussi de la sélection par Bilardo), rêvait d'une équipe plus ambitieuse. Il a un an pour convaincre ceux qui doutent encore de son talent (ce n'est pas notre cas), et attendre l'autorisation d'un troisième étranger jouant dans chaque équipe. Laquelle, avec la perspective de l'ouverture du grand marché européen, ne tardera sans doute pas. Côme, en tout cas, ne se fait guère d'illusions pour la grande course à l'Europe dans quelle les clubs suscités affirment! tous des prétentions. Pas plus qu'Empoli (avec Ekstroem, mais cinq points de pénalisation pour matches truqués), qu'Avellino (avec Schachner et Anostopoulos), ou Ascoli (avec Hugo Maradona et Casagrande). Même chose, pour les néo-promus : Cesena (où Di Bartolomei mène le jeu), Pise (avec le Brésilien Dunga) et Pescara. Heureusement pour les clubs de « seconde zone », la lutte pour le maintien sera cette saison moins l'éprouvante que d'habitude.
Seuls deux clubs descendront au lieu de trois. Et quatre promus de série B porteront la saison prochaine de! seize à dix-huit le nombre d'équipes de l'élite. Avantage de cette inflation ? On ne peut en voir qu'une : l'argent. Avec soixante six matches de plus, et la perspective de récupérer des clubs à public! imponant, comme la Lazio ou Bologne, cela se chiffrera en dizaines de milliards de lires. Il n'est pas sur que ce calcul intéressé (même avec 50 000 spectateurs de moyenne, un club comme Milan A.C. ne peut boucler son budget) s'avérera finalement intéressant pour le football italien. Lequel présentait jusqu'alors la particularité d'un calendrier raisonnable. Pas sûr non plus que le changement intervenu dans la formule de la coupe (plus de match nul, on tire les pénalités, même dans la phase initiale par groupes) apporte beaucoup. Ce n'est pas avec des artifices de ce genre que le Calcio, déjà porteur de passion pour l'enjeu, nous fera plaisir en se souciant aussi du jeu. Répétons le, les vraies promesses de cette saison sont moins à chercher dans les exploits des nouveaux «mercenaires» que dans une philosophie du football plus progressiste. Celle où l'expression collective dans la construction débouche sur du spectacle. Si cette tendance se confirme, Milan, Turin, Rome ou Naples ne seront plus seulement les capitales frimes du football mondial. Celles où l'on fait de l'argent, pour les joueurs. Celles où l'on fait de la gloire facile, pour des magnats de la finance sans scrupules. Elles deviendront aussi des lieux où le football est porteur d'émotion. Pour ce qu'il recèle de beauté. Pas sauvage. De beauté tout court.
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