Tuesday, November 22, 2011

English Leagues the 70s: Division One 1979 1980 Southampton Liverpool

Day 4
1st September 1979
St Mary's Stadium,
Southampton


 "C'est vraiment une histoire étrange. Le manager de Southampton. Mac Menemy, m'a téléphoné pour me dire : « Pourrions-nous nous rencontrer afin de parler de ton éventuelle venue à Southampton?» Mac Menemy est un bon ami ; nous travaillons ensemble à la télévision anglaise. Je l'aime beaucoup. C'est un homme très intéressant et pas seulement sur le plan football. Et parce que j'apprécie l'homme en plus du technicien, j'ai dit à Jean, ma femme : « Je dois au moins le rencontrer, ne serait-ce que par pure politesse. » Mais jamais je n'avais imaginé partir à Southampton. C'était avant le dernier match de l'équipe d'Angleterre, le 6 février à Londres contre l'Eire. Nous nous sommes vus une quinzaine de minutes seulement, le dimanche précédant la rencontre. J'étais chez des amis londoniens et je leur ai dit que je revenais dans l'heure suivante. Je me suis rendu dans l'appartement que possède Mac Menemy à Londres et c'est là que nous avons eu notre discussion. Je partais pour dire au manager que je pensais plutôt à un grand club. Il était 21 heures. A 22 heures j'étais de retour après avoir donné mon accord. Voilà comment les choses se sont passées. Il m'a fallu quinze minutes pour me décider.  

Tous les dirigeants étrangers ne me parlaient que de contrats financièrement fantastiques, avec une durée bien précise de trois ou quatre ans. Ils ne faisaient jamais allusion à l'équipe elle-même ou à son palmarès même si, dans ce cas-là, ils n'avaient rien à ajouter tant leurs résultats sont connus et archi-connus. Mac Menemy m'a parlé de ma famille tout de suite. Egalement de cette région de l'Angleterre que je connais et qui est très agréable. Enfin des amis que j'aurai au sein de l'équipe, par exemple Mike Shannon, qui est mon meilleur compagnon dans le football anglais. Sans oublier Watson, le défenseur, avec qui je joue en équipe nationale, Alan Bail, qui a toujours été mon modèle sur le terrain et qui va devenir manager, dès la saison prochaine, d'une équipe de troisième division. Il a évoqué pour moi cette équipe et ses possibilités si j'acceptais de signer. Mac Menemy voudrait que j'apporte quelque chose aux jeunes, tel que le demi Steve Williams qui a d'énormes qualités et avec l'apport des deux Yougoslaves, le gardien de Hajduk Split et Godac le défenseur, ainsi que Phil Boyer le buteur, il pense que Southampton devrait avoir de meilleurs résultats encore. En quinze minutes, il m'avait convaincu. Les dirigeants de Liverpool lorsqu'ils ont appris la nouvelle de ton transfert à Southampton, ont été fantastiques. Ils ont aussitôt accepté. 

J'ai téléphoné à Mr. Smith, le président, et à Peter Robinson, le secrétaire général, pour leur demander leur autorisation, puisque mon contrat stipulait que Liverpool avait un droit en cas de retour en Angleterre. Bien entendu, si j'avais voulu signer à Everton ou Manchester, je crois qu'ils auraient refusé ; mais Southampton est — pour le moment — suffisamment modeste pour qu'ils disent oui. C'est d'autant plus gentil de leur part, qu'ils avaient J'occasion de racheter mon contrat pour 800 000 marks (deux millions de francs), alors que j'ai coûté le double à Southampton. L'affaire s'est réglée en dix minutes avec le président de Hambourg et en deux minutes avec celui de Liverpool, par téléphone. Ils m'ont tous deux souhaité bonne chance pour l'avenir; c'est tout. C'était quasiment fait avec la Juventus. Mais je peux dire qu'ils me rendaient fou. Un jour les dirigeants me déclaraient que demain elles étaient fermées, ainsi de suite pendant des semaines.  Les gens de la Juventus venaient me relancer jusqu'au samedi matin juste avant mes matches. Une quinzaine de clubs en faisaient de même. Tous ne me parlaient qu'argent. J'ai dit à ma femme que je n'en pouvais plus, que je devais prendre une décision définitive. Et puis pour Hambourg c'est mieux ainsi. Les dirigeants ont le temps de voir venir et de me remplacer.  Depuis trois ans que je suis à Hambourg, je n'ai vraiment pas à me plaindre. J'ai gagné plus que je n'aurais jamais imaginé. A Southampton, je vais me sentir bien, alors je considère que je retourne en Angleterre aussi pour ma famille. Cela permettra au moins à ma fille Laura Jane d'apprendre l'anglais avant l'allemand. Et la région où nous allons habiter est magnifique. Je crois que ma femme, ma fille et moi allons vraiment nous sentir à la maison. 

Oh, tu sais, on m'a fait beaucoup de critiques : que je ne gagnerai aucun titre Southampton, que j'aurai à disputer soixante-dix matches par an, etc."Et alors? C'est justement excitant de devoir gagner le championnat avec une équipe présumée plus faible, pour l'instant du moins.  Le club s'est découvert une ambition soudaine, certainement appuyé par la ville qui aidera à la construction d'un grand stade, car celui qui existe actuellement ne fait que vingt-cinq mille places je crois. Mais si l'équipe n'avait pas été bonne, je n'aurais pas donné mon accord. Là, tout est réuni. Je rêve maintenant de gagner le championnat. J'ai aussitôt aimé les dirigeants, les joueurs, le club. Je veux également réussir ce nouveau défi. Ma nature me pousse sans cesse à prendre des paris. Il faut que je gagne encore celui-là. Jusqu'à présent, je m'étais beaucoup préoccupé de rencontrer des gens, de découvrir de nouveaux horizons. Avec mon retour en Angleterre, j'ai l'occasion de continuer mon exploration tout en préservant pour le club mon envie de gagner.  Tout ce que les journaux ont écrit au sujet de ma femme est faux. Lorsque je lui ai annoncé la nouvelle, elle m'a simplement dit que j'avais probablement raison. Elle n'a appris mon accord avec Southampton qu'après que j'eus serré la main de Mac Menery. Jean sait que pendant encore trois ou quatre ans, il lui faudra suivre le chemin de mes crampons. C'est notre vie pour le moment..." (Keegan March 1980)


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