Monday, March 5, 2012

"Un 8 juillet à Séville" Documentary on France West Germany 1982

  Plusieurs joueurs de l''equipe de France auraient prefere retrouver l'Angleterre en demi-fmale afin de lui faire passer le gout du sel de Bilbao mais chacun s'accorde a recon-naitre qu'entre les Anglais et les Saxons de la R.F.A., la difference est mince. Les uns et les autres sont des redoutables, tallies dans le gra-nit de la puissance et de l'orgueil, et qui trou-vent dans les grandes occasions la pleine expression de leur temperament. En regardant dans les coins pour voir si un Saxon n'y est pas cache, on constate que les footballeurs de la R.F.A. ont gagne deux Coupes du Monde (1954,1974), deux championnats d'Europe des Nations (1972, 1980), sept Coupes Europeen-nes de Clubs alors que les notres courent encore apres un seul succes de ce genre. Deux fails cependant peuvent nous reconforter: au palmares des selections, France et R.F.A. sont a cinq victoires chacune (4 resultats nuls) en quatorze rencontres; et, la seule fois ou elle se sont affrontees en Coupe du Monde, la R.F.A. a pris une tannee (6-3 a Goeteborg, 1958).

La satisfaction est grande, pour Michel Hidalgo, d'avoir amene 1'equipe de France a ce stade de 1'epreuve. On cherche les raisons de cet epanouissement mais on ne peut que les approcher, a pas lents: « La participation aux demi-finales represente un aboutissement pour une equipe de qualite qui exprime enfm pleinement tout son potentiel et, au-dela de ce fait collectif, elle marque le plein epanouissement de chaque joueur. Dans une Coupe du Monde oil beaucoup de vedettes n'ont pas pu ou pas sujustifier leur reputation, 1'eclatement des joueurs franjais constitue quelque chose d'important. A quoi peut-on 1'attribuer ? A une bonne application de ce qui a toujours ete notre philosophie: une forme de liberte pour chacun a partir d'une ligne de conduite gene-rale, sans laisser-aller ni laisser-faire. J'aime bien le proverbe qui dit: - A droit aller, nul ne trebuche.» La composition de 1'equipe de France dans ce match du jeudi 8 juillet 1982 passe par le genou de Rocheteau, louche dans Faction de son deuxieme but contre L'Irlande et tenu d'at-tendre jusqu'au dernier moment pour confirmer sa participation. Pour le reste, confiance a Ettori, confiance a la defense (Amoros, Janvion, Tresor, Bossis), confiance au "milieu de terrain bresilien" (Tigana, Giresse, Genghini, Platini), confiance a Six pour epauler Rocheteau. Les Allemands ont tente de refaire 1'union sacree, Hrubesch expliquant a Derwall qu'il aurait tort de s'offusquer d'avoir ete traite de lache et d'incompetent, la terre etant pleine d'individus de ce genre. En fonction de quoi, les deux hommes ont bu une "mousse" qu'on appelle ici cerveza et Derwall a promis au geant cabosse de le faire entrer en cours de partie. Rummenigge, souffrant de sa cuisse, a ete ega-lement garde en reserve et la R.F.A. s'est presentee dans la formation suivante: Schumacher- Kaltz, K.H. Forster, Stielike, Briegel - B. Forster, Dremmler, Breitner, Magath - Fischer, Littbarski.

Ce sera l'un des plus beaux matches de l'histoire de la Coupe du Monde et la fierte, pour les joueurs franfais, d'avoir montre au monde ce qu'ils savaient faire, d'avoir ecrit une page de la legende du foot. Au lieu de crier: « Schumacher, le peuple aura ta peau », pensons a nos heros, elevons-leur une statue, donnons-leur la Legion d'Honneurau litre des Affaires etrangeres. En 1982, le seul veritable motif de satisfaction des Fran9ais fut leur equipe de foot, on ne nous enlevera pas fa de l'idee.  Ilreste aux Tricolores a jouer le match de classement pour la troisieme place a Alicante, quarante-huit heures apres leur marathon de Seville. Platini declare crument que «troisieme ou quatrieme, on s'en moque », ce qui est sans doute tres exagere. Car, le 10 juillet, ceux qui sont sur le terrain contre la Pologne, se conduisent en detenteurs respectueux de 1'heritage et gagneraient sans doute si Castaneda, qu'il nous pardonne, ne passait totale-ment a travers et n'encaissait deux buts de trop. Cette equipe de France formee de Castaneda - Amoros, Mahut, Tresor, Janvion - Tigana, Girard, Larios - Couriol, Soler, Bellone mene en effet 1-0 grace a Girard (14°). Elle semble tres accrochee a son sujet et tout a fait en mesure d'epingler la Pologne. Mais elle se promene le nez au vent en fin de premiere mi-temps et se fait prendre au piege de Szarmach qui va encore terminer troisieme de la Coupe du Monde, le traitre (42e, 1-1). Trois minutes plus tard, juste avant la mi-temps, "Casta", sur un corner, sort pour brasser de Fair, merci pour la tete de Majewski (45e, 2-1). Et, comme si cela ne suffisait pas, il se place si mal sur un coup franc de Kupcewicz (qu'il croyait indirect) que, deux minutes apres le repos, les Polonais menent 3-1. Un but de Couriol (75e, 3-2) et un tir d'Amoros, peniblement negocie par Mlynarczyk (88e) ferment le bel album des tricolores en Coupe du Monde 1982. On ne leur en veut de rien, qu'ils le sachent.




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