8 July 1982
Sanchez Pizjuan,
Sevilla
Attendance 70000
Referee Charles Corver
Sanchez Pizjuan,
Sevilla
Attendance 70000
Referee Charles Corver
La chaleur est raisonnable, ce soir-la, a Seville, avec une petite brise legere qui court le long des nuques. Les Allemands, comme prevu, appliquent un marquage individuel tres strict sur les Fran9ais, ceux-ci se livrant a une petite astuce qui consiste a faire glisser Amoros a gauche, pour prendre Littbarski et a faire jouer Bossis a droite afin qu'il puisse genereusement monter, Magath se tenant tres en retrait. La «Kraftmaschine» allemande exerce d'entree sa pression et, a la 15e minute, un tir fulgurant de Littbarski sur coup franc s'ecrase sur la barre transversale d'Ettori. Mais, trois minutes plus tard, le gardien tricolore est moins heureux: une ouverture de Breitner pour Fischer, celui-ci qui se presente devant Ettori lequel renvoie le ballon, Littbarski poste aux seize metres qui allume un tir rasant aussi precis qu'un rayon laser, but pour l'Allemagne (1-0).
L'equipe de France, notez-le bien, n'a souffert d'aucune inferiorite ni infirmite congeni-tale. Elle est restee unie, et son panache et son potentiel demeurent intacts, c'est evident. Neuf minutes apres le but de Littbarski, un coup franc aux trente metres est joue par Giresse pour une faute de Kaltz sur Genghini: Bernd Forster bouscule Rocheteau et 1'arbitre hollandais M. Corver, apres avoir semble hesi-ter, designe le point de penalty. Platini se fait un plaisir de prendre Schumacher a contrepied ( 27e). La France est revenue a la hauteur de 1'Alle-magne et c'est le plus beau, le plus rapide, le plus indecis des matches que nous ayons vus depuis longtemps. Le jeu est d'une haute tenue, les deux equipes attaquant et prenant des risques, leurs demis et leurs defenseurs venant constamment se joindre aux offensives et les tres bons techniciens ne manquant pas sur le terrain. Peu a peu, 1'equipe allemande semble perdre la bataille tactique engagee, con-trainte d'accepter la domination d'une equipe fran9aise fringante, alerte, petillante et parfois irresistible. Malheureusement, plusieurs fails vont venir perturber le deroulement de ce match superbement engage pour les Franpais: la blessure au mollet de Genghini, remplace par Battiston a la 51e minute et la terrible blessure du meme Battiston, dix minutes plus tard. « Battiste », apres avoir pris la place de demi defensif plus specialement charge de la surveillance de Breitner, se lance magnifiquement dans la bagarre. Son tonus, son ardeur sont manifestes et quand Platini lui adresse une balle lumineuse en profondeur, on le sent parti pour marquer. Mais au moment ou il arme son tir, a 1'entree de la surface allemande, le gardien Schumacher le percute avec violence. Dans le mouvement, on a devine 1'intention de faire mal mais, au ralenti de la television que l'on passe une fois, dix fois, cent fois, le geste de Schumacher atteint toute son indignite. Avec le coude puis la hanche, le gardien allemand a volontairement, c'est probable, cherche a abattre son adversaire qui, louche en plein visage, a perdu connaissance. Le docteur Vrillac, terriblement inquiet, craint l'irreparable car Battiston est atteint de spasmes ner-veux. Janvion croit son ami mort tandis que Schumacher, negligemment, fait sauter le ballon dans sa main.
Le ballon est passe au ras du poteau, on eva-cue Battiston sur une civiere, Lopez rentre a la place de son coequipier et que fait M. Corver ? Va-t-il expulser Schumacher, lui donner un avertissement, siffler un penalty, s'elever contre cette violence intolerable qui coute a Battiston trois dents, un ebranlement de la machoire et, plus serieux encore, une fracture de vertebre cervicale ? Le monde entier attend et c'est... un renvoi aux six metres. Les Bleus pourraient s'effondrer psychologiquement mais outres, passionnes, galvanises, ils prennent les Allemands a la gorge, les pressent, les bousculent, attaquant sous tous les angles et meme par Tresor et Bossis, c'est vous dire s'ils ont la victoire en tete. Les Allemands ont fait entrer Hrubesch (74e) a la place de Magath afin de recuperer au moins la supre-matie aerienne mais les Fran9ais qui conser-vent presque constamment le ballon les empe-chent la plupart du temps d'utiliser cette arme favorite. Ettori intervient de belle maniere devant Briegel. Littbarski echoue d'un rien. Schumacher percute Rocheteau au visage, Pinfame salopard. Et puis, alors que Platini demande 1'heure a ceux du bane de louche, Amoros s'avance, s'avance et declenche des vingt-cinq metres un tir magnifique qui echoue sur la barre transversale de Schumacher. Les dieux du ballon rond ne sonl pas francais en ce 8 juillet 1982 a Seville.
Ces Bleus atlaquent la prolongation comme des chefs et, en huit minutes, s'ouvrent la porte du paradis: d'abord, sur une reprise de voice extraordinaire de Tresor, consecutive a un corner lire par Giresse (93e, 2-1); ensuile, sur un
un tir tres sec de Giresse, des dix-huit metres, ponctuant une action avec Six (98C, 3-1). On croit les Allemands archi-ballus mais on devrait savoir que ces footballeurs-la ne sont batlus que quand ils sont morts. Rummenigge, entre juste avant le but de Giresse, bat le rappel de ses coequipiers, eclaire le jeu et jaillil comme un diable au premier porleau pour reprendre un petit centre de Littbarski et battre Ettori (103e, 3-2). Un petit quart d'heure a tenir pour les Fran-9ais. Mais c'est trap pour eux, pour leurs jam-bes, pour leurs nerfs. Ils oublient de serrer les boulons voire de jouer comme des cochons pour preserver 1'essentiel. Les Allemands, lances a fond, appuyent de toutes les forces qu'il leur reste et certains n'en ont plus, comme Briegel qui, avant de sortir, a crache ses pou-mons sur le gazon. Littbarski le poison centre encore, Hrubesch rabat le ballon vers Fischer et celui-ci, d'un retourne acrobatique, egalise (110e, 3-3). Apres la prolongation, il faut tirer les penalties, c'est prevu au reglement, et c'est une drole de chose pour un evenement aussi important. Giresse, Amoros, Rocheteau reus-sissent les trois premiers tirs francais; Kaltz, Breitner, Littbarski les trois premiers tirs allemands. Clin d'ceil du destin aux Francais: Stielike manque le sien. On pense a la France en finale, a la justice du sport, a Battiston. Mais Didier Six le maladroit, le maudit, rate son coup a son tour. Rummenigge et Platini terminent la serie de cinq: 4 partout. Bossis, auteur d'un match grandissime, s'est avance. Et il rate, le grand Maxou, pauvre de lui et pauvre de nous! Alors, Hrubesch met un terme au suspense. Cinq penalties a quatre et un beau reve envole"...
L'equipe de France, notez-le bien, n'a souffert d'aucune inferiorite ni infirmite congeni-tale. Elle est restee unie, et son panache et son potentiel demeurent intacts, c'est evident. Neuf minutes apres le but de Littbarski, un coup franc aux trente metres est joue par Giresse pour une faute de Kaltz sur Genghini: Bernd Forster bouscule Rocheteau et 1'arbitre hollandais M. Corver, apres avoir semble hesi-ter, designe le point de penalty. Platini se fait un plaisir de prendre Schumacher a contrepied ( 27e). La France est revenue a la hauteur de 1'Alle-magne et c'est le plus beau, le plus rapide, le plus indecis des matches que nous ayons vus depuis longtemps. Le jeu est d'une haute tenue, les deux equipes attaquant et prenant des risques, leurs demis et leurs defenseurs venant constamment se joindre aux offensives et les tres bons techniciens ne manquant pas sur le terrain. Peu a peu, 1'equipe allemande semble perdre la bataille tactique engagee, con-trainte d'accepter la domination d'une equipe fran9aise fringante, alerte, petillante et parfois irresistible. Malheureusement, plusieurs fails vont venir perturber le deroulement de ce match superbement engage pour les Franpais: la blessure au mollet de Genghini, remplace par Battiston a la 51e minute et la terrible blessure du meme Battiston, dix minutes plus tard. « Battiste », apres avoir pris la place de demi defensif plus specialement charge de la surveillance de Breitner, se lance magnifiquement dans la bagarre. Son tonus, son ardeur sont manifestes et quand Platini lui adresse une balle lumineuse en profondeur, on le sent parti pour marquer. Mais au moment ou il arme son tir, a 1'entree de la surface allemande, le gardien Schumacher le percute avec violence. Dans le mouvement, on a devine 1'intention de faire mal mais, au ralenti de la television que l'on passe une fois, dix fois, cent fois, le geste de Schumacher atteint toute son indignite. Avec le coude puis la hanche, le gardien allemand a volontairement, c'est probable, cherche a abattre son adversaire qui, louche en plein visage, a perdu connaissance. Le docteur Vrillac, terriblement inquiet, craint l'irreparable car Battiston est atteint de spasmes ner-veux. Janvion croit son ami mort tandis que Schumacher, negligemment, fait sauter le ballon dans sa main.
Le ballon est passe au ras du poteau, on eva-cue Battiston sur une civiere, Lopez rentre a la place de son coequipier et que fait M. Corver ? Va-t-il expulser Schumacher, lui donner un avertissement, siffler un penalty, s'elever contre cette violence intolerable qui coute a Battiston trois dents, un ebranlement de la machoire et, plus serieux encore, une fracture de vertebre cervicale ? Le monde entier attend et c'est... un renvoi aux six metres. Les Bleus pourraient s'effondrer psychologiquement mais outres, passionnes, galvanises, ils prennent les Allemands a la gorge, les pressent, les bousculent, attaquant sous tous les angles et meme par Tresor et Bossis, c'est vous dire s'ils ont la victoire en tete. Les Allemands ont fait entrer Hrubesch (74e) a la place de Magath afin de recuperer au moins la supre-matie aerienne mais les Fran9ais qui conser-vent presque constamment le ballon les empe-chent la plupart du temps d'utiliser cette arme favorite. Ettori intervient de belle maniere devant Briegel. Littbarski echoue d'un rien. Schumacher percute Rocheteau au visage, Pinfame salopard. Et puis, alors que Platini demande 1'heure a ceux du bane de louche, Amoros s'avance, s'avance et declenche des vingt-cinq metres un tir magnifique qui echoue sur la barre transversale de Schumacher. Les dieux du ballon rond ne sonl pas francais en ce 8 juillet 1982 a Seville.
Ces Bleus atlaquent la prolongation comme des chefs et, en huit minutes, s'ouvrent la porte du paradis: d'abord, sur une reprise de voice extraordinaire de Tresor, consecutive a un corner lire par Giresse (93e, 2-1); ensuile, sur un
un tir tres sec de Giresse, des dix-huit metres, ponctuant une action avec Six (98C, 3-1). On croit les Allemands archi-ballus mais on devrait savoir que ces footballeurs-la ne sont batlus que quand ils sont morts. Rummenigge, entre juste avant le but de Giresse, bat le rappel de ses coequipiers, eclaire le jeu et jaillil comme un diable au premier porleau pour reprendre un petit centre de Littbarski et battre Ettori (103e, 3-2). Un petit quart d'heure a tenir pour les Fran-9ais. Mais c'est trap pour eux, pour leurs jam-bes, pour leurs nerfs. Ils oublient de serrer les boulons voire de jouer comme des cochons pour preserver 1'essentiel. Les Allemands, lances a fond, appuyent de toutes les forces qu'il leur reste et certains n'en ont plus, comme Briegel qui, avant de sortir, a crache ses pou-mons sur le gazon. Littbarski le poison centre encore, Hrubesch rabat le ballon vers Fischer et celui-ci, d'un retourne acrobatique, egalise (110e, 3-3). Apres la prolongation, il faut tirer les penalties, c'est prevu au reglement, et c'est une drole de chose pour un evenement aussi important. Giresse, Amoros, Rocheteau reus-sissent les trois premiers tirs francais; Kaltz, Breitner, Littbarski les trois premiers tirs allemands. Clin d'ceil du destin aux Francais: Stielike manque le sien. On pense a la France en finale, a la justice du sport, a Battiston. Mais Didier Six le maladroit, le maudit, rate son coup a son tour. Rummenigge et Platini terminent la serie de cinq: 4 partout. Bossis, auteur d'un match grandissime, s'est avance. Et il rate, le grand Maxou, pauvre de lui et pauvre de nous! Alors, Hrubesch met un terme au suspense. Cinq penalties a quatre et un beau reve envole"...
Buts : Littbarski (17e), Karl-Heinz Rummenigge (102e), Fischer (108e) pour la RFA. Platini (26e s.p.), Trésor (92e), Giresse (98e) pour la France.
RFA Schumacher - Kaltz, Stielike, Karl-Heinz Förster, Bern Förster - Dremmler, Breitner, Magath (Hrubesch, 72e), Briegel (Karl-Heinz Rummenigge, 96e) - Fischer, Littbarski.
FRANCE : Ettori - Amoros, Trésor, Janvion, Bossis - Giresse, Tigana, Platini, Genghini (Battiston, 52e) (C. Lopez, 62e) - Rocheteau, Six.
1ere Mi-Temps
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2eme Mi-Temps
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